Seulement dans des livres, comme vous dites. Seulement! Les livres ne peuvent jamais être seulement ; ils peuvent seulement être toujours.
Jeff Noon

11 nov. 2013

Nicolas Eymerich et mère Teresa sont dans un bateau. Qui tombe à l'eau?



  Vous l’attendiez avec impatience?... ou pas. Et bien, pour votre gouverne, sachez quand même qu’il est revenu! Oui! Il est de retour pour une nouvelle aventure. Parce qu’il est trop fort pour résoudre les énigmes tordues contenant morts vivants, apparitions hallucinogènes, prophètes en robe de bure persuadés que l’inventeur du savon était un suppôt de Satan et, insectes, insectes et encore des insectes, on fait de nouveau appel à lui pour sauver le monde, enfin celui des bons chrétiens, de tout ce fatras. Lui, il, c’est bien entendu Nicolas Eymerich, le 007 du vatican, qui s’en va foutre un coup de pied au cul de  la fourmilière et se confronter aux alchimistes et aux templiers. Parce que oui, Nicolas «se dresse contre les ennemis de l’ordre et de la foi», et c’est comme ça!


  Cherudek, nouvel épisode dans l’entreprise des éditions La Volte de rééditer et d’éditer les aventures de Nicolas Eymerich, en l’occurrence ici une réédition puisque Cherudek était déjà paru en  2000 chez Rivages, Cherudek donc... oui, je sais vous adorez quand je fais ce genre de phrases à rallonge pleines de donc et de virgules, à tel point que vous ne vous souvenez même plus du début de ladite phrase! Oui, ben même moi je ne m'en souviens plus! Reprenons... Cherudek, donc, fait partie des bons épisodes de notre inénarrable inquisiteur à la perpétuelle mauvaise humeur. D’ailleurs, l’expression «il rit quand il se brûle» a été inventée pour lui. (En fait, historiquement, c’était «il rit quand il brûle les autres» mais avec le temps, c’était plus politiquement correct de changer.)


  Si vous avez lu les précédentes aventures de l’inquisiteur, vous n’aurez aucune surprise. Aucune surprise quant à la construction, toujours en plusieurs lignes de temps qui se rejoignent et d’ailleurs ici, l’époque sans âge de la ville étrange plongée dans une brume perpétuelle prend l’ascendant sur l’époque de l’inquisiteur. Le côté gothique de l’ambiance est très réussi et le mystère entourant les occupants de cette ville venant tous d’époques différentes et n’ayant visiblement aucune idée de comment ils sont arrivés là, plutôt intrigant. Tandis que l’époque de Eymerich, c’est quoi? Bon, ben toujours des soldats qui tuent tout ce qui bouge devant eux, des religieux jamais d’accord entre eux (c’est à se demander comment la religion a pu survivre!) et des paysans qui quand ils ne sont pas brûlés sur un bûcher, meurent de maladies étranges. Et au milieu, on a donc notre super Nicolas qui peut pas faire un pas sans être poursuivi, un peu de compassion quand même, c’est dur la vie d’inquisiteur!


  Aucune surprise non plus quant à l’écriture toujours aussi efficace, classieuse et classique (avec peut-être par-ci par-là quelques petites rides, certes, mais qui rendent le tout... vintage!). A signaler toutefois, qu’avec le temps, chaque aventure de l’inquisiteur devient plus longue ce qui ne sert pas forcément le récit. Cherudek aurait peut-être mérité quelques petites coupes pour lui donner le côté percutant des premières aventures.


  Aucune surprise enfin quant au personnage qui reste fidèle à lui-même. Bon, là pas besoin de vous répéter encore et encore que Nicolas, on lui collerait bien quelques beignes de temps en temps pour lui apprendre le sens de la vie et du reste.


  En conclusion et malgré quelques petits défauts, Cherudek est entièrement dans les barres et répond au cahier des charges «Eymerich». Alors si vous aimez toujours les expéditions moyenâgeuses, les énigmes religieuses et les mauvais caractères (ah! et j’ai failli oublié, les insectes écrasés, il y en a beaucoup dans celui-là... ne lisez pas ce livre pendant le petit déjeuner), Cherudek devrait vous satisfaire. Si l’inquisiteur mal embouché vous a déjà gonflé par le passé, pas la peine de réitérer, il ne vous fera pas changer d’avis. Et si vous n’en avez encore jamais lu, je conseillerai plutôt de commencer par les premiers (les bonnes raisons de commencer sont ).



  Et vous n’avez certainement pas oublié, même si cela fait un petit bout de temps que je ne l’ai pas écrit, à tout moment de la journée, achetez La Volte, La Volte vous le rendra!


CITRIQ

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