Seulement dans des livres, comme vous dites. Seulement! Les livres ne peuvent jamais être seulement ; ils peuvent seulement être toujours.
Jeff Noon

3 sept. 2012

Rien ne sert de courir, suffit de savoir la fin.





  Kemal, pêcheur d’huitres, possède une main à six doigts et un talent rare : celui de pouvoir détecter quelles huitres donneront les plus belles perles. Retenu prisonnier par l’émir qui souhaite ardemment une prédiction précise sur son futur,  il voit son talent se développer, à tel point qu’il parvient désormais à voir très loin dans le futur. Trop loin. Il ne sert plus à rien à l’émir qui se débarrasse de lui. Rejeté sur les routes, Kemal traversera de multiples contrées où il dévoilera ses prophéties à chacune de ses rencontres. Mais bientôt, ses visions raccourcissent pour petit à petit se rapprocher de sa propre ligne de temps.


  Après le destin de l’humanité dans Cartographie des nuages, le destin toujours mais cette fois à l’échelle de l’individu avec Le Prophète et le Vizir, de Yves et Ada Rémy. Eternel dilemme : le destin existe-t-il et si oui, peut-on le contrarier?


  Lu cet été (Oui je sais! Comment se fait-il que je n’en parle que maintenant? Tout se perd ma brave dame! Mais cet été, c’était les vacances et les vacances, ça sert à vacacionner!), le nouveau libre-objet des éditions Dystopia est comment dire... encore une réussite? C’est un peu convenu certes, n’empêche que c’est vrai!


  Alors attention, je n’irai pas jusqu’à dire qu’on touche au chef-d’oeuvre comme pour le Lisa Tuttle. Mais Le Prophète et le Vizir possède une touche de légèreté parsemée de petites paillettes d’humour second degré dans une histoire somme toute dirons-nous sérieuse, écrite avec beaucoup d’élégance, de finesse et de fluidité, le tout dans un superbe emballage (marque de fabrique des éditions Dystopia). Tout cela en fait un petit texte plein d’évasion dont l’ambiance digne des Milles et Une Nuits vous enveloppe et qui se lit d’une seule traite.


  Oubliez le temps pourri de début septembre, la rentrée des classes, la reprise du boulot, les impôts à payer, lisez Le Prophète et le Vizir car c’est le «livre à voyager» type. Une belle parenthèse à emmener partout car où que vous soyez, c’est lui qui vous emmène ailleurs.




CITRIQ

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