Seulement dans des livres, comme vous dites. Seulement! Les livres ne peuvent jamais être seulement ; ils peuvent seulement être toujours.
Jeff Noon

4 mai 2012

Et comme disait Marilyn . . .





 Les voltés anonymes ont un an. Joyeux anniversaire à nous! Et pour fêter ça, quoi de mieux que de vous parler d’un auteur de La Volte! Et pas n’importe lequel mais celui par qui tout est arrivé, l’homme du petit battement d’aile qui provoqua le raz de marée qui déborda du vase de notre enthousiasme pour les éditions La Volte.

 Et cet homme, ce n’est pas Alain Damasio comme vous pourriez vous l’imaginer mais Stéphane Beauverger.

 En effet, le premier contact avec La Volte s’est fait par Chromozone. Et il se trouve que par un heureux hasard, peu de temps après que je l’eu achevé, Monsieur E. se promenait dans Grenoble. Non, Monsieur E. ne se promenait pas après que je l’eu achevé! C’est le livre que j’avais achevé! C’est pourtant clair ce que je raconte ,non?! Mais faisons la version courte et laissons le reste à la petite histoire. 

 Une rencontre, une discussion autour de Chromozone et pour finir, une petite phrase «et avez-vous lu La Horde du Contrevent?». Bref, si Alain Damasio est bien responsable de mon addiction, c’est Stéphane Beauverger le responsable de ma découverte.

 Oui, alors je vous vois venir. Peut-être allez-vous me dire que tôt ou tard j’aurai fini par découvrir La Horde du Contrevent et donc La Volte, mais je préfère tôt que tard car comme disait mémé : «qui se lève tôt triomphe sans gloire» euh non, c’est pas ça... «il y a un temps pour tout, se lever tôt ou longtemps se coucher de bonheur», enfin bref c’était un truc comme ça.

 Mais revenons à Stéphane Beauverger, doublement précieux, pour avoir donc été mon premier ... contact mais également pour avoir écrit l’un de mes romans préférés, Le Déchronologue.

 Chaque chose en son temps, tout vient à point à qui sait attendre, commençons par le commencement, Chromozone, et sa suite les Noctivores, et fin la Cité Nymphale.


                                           

 Cette trilogie dépeint un futur dominé par un communautarisme poussé à l’extrême où internet a disparu au profit de la phérommunication. Oui, oui, la communication par les phéromones. Fallait y penser, Stéphane Beauverger s’en est chargé. 

 Si la trilogie Chromozone reste bourrée d’idées et met déjà en évidence une plume intéressante, à ce jour, la plus belle réussite de Stéphane Beauverger est sans aucun doute Le Déchronologue, couronné de cinq prix : Grand Prix de l’Imaginaire 2010, le Prix européen Utopiales 2009, le Nouveau Grand Prix de la Science-Fiction française 2010, le prix Bob Morane 2010 et enfin, l’incontournable prix d’achat 18 euros (c’est vrai que dans le lot c’est le prix le moins connu!).


 Le Déchronologue est un texte exigeant et néanmoins divertissant qui nous fait suivre les aventures du pirate Villon, capitaine fort en gueule, comme il se doit, d’un navire baptisé le Déchronologue dont les canons tirent du temps. Pris dans une époque bouleversée par des failles temporelles engendrant des passages d’objet mais aussi de personnes d’autres époques, il devra se sortir de diverses intrigues qu’il croyait pourtant maîtriser.

 De forme déroutante de prime abord, Le Déchronologue a l’ingéniosité de pouvoir se lire de deux manières. La première dans la forme proposée : avec une chronologie passée au shaker qui se resserre petit à petit jusqu’au point final. La seconde : en reconstituant le bon déroulement du temps.

 Outre cette chronologie dévastée mais dirigée de main de maître, Le Déchronologue bénéficie d’une ambiance parfaitement réaliste de piraterie où la gouaille des pirates associée à leur capacité à ingurgiter toute sorte de liquide alcoolisé n’ont de rivale que leur volonté à se foutre sur la tronche.

 Le Déchronologue fait preuve d’une maîtrise qui n’était encore qu’à l’état d'ébauche dans la trilogie Chromozone et témoigne de la progression évidente du talent de Stéphane Beauverger qui s’est depuis rendu coupable de plusieurs autres incartades littéraires. Il s’est adonné avec bonheur à la nouvelle qu’elle soit coquine (oui c’est mignon!) dans le recueil 69 des éditions Actu SF, au seuil de la folie dans Le Jardin Schizologique (éditions La Volte)  ou engagées comme dans Ceux qui nous veulent du bien (éditions La Volte) et dans Appel d’Air (éditions Actu SF).

 Comme déjà mentionné dans un précédent article, mais ça mérite la répétition, cette dernière nouvelle a fait l’objet d’une adaptation en court métrage que je vous invite vivement à découvrir si ce n’est pas déjà fait sur le site droite comme la justice. Une projection sera d’ailleurs organisée lors du Festival de l’Imaginaire Grenoblois.


 Bref (mais intense!), re-souhaitons-nous un bon anniversaire avec mes deux comparses, Kiki43 et Coriolis44, dont la discrétion n’a quant à elle d’égale que la force de leur caractère pour me supporter!


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