Seulement dans des livres, comme vous dites. Seulement! Les livres ne peuvent jamais être seulement ; ils peuvent seulement être toujours.
Jeff Noon

30 avr. 2012

M-1 3/4 J-58 H-1392 M-83520 S-5011200


 Non, ceci n’est pas un code à entrer de manière récurrente et à heure fixe afin d’éviter une fin du monde sur un ordinateur datant au moins d’avant l’avènement de l’écriture! Quelle idée! N’importe quoi! Et pourquoi pas un festival de l’imaginaire à Grenoble tant qu’on y est!



 Et bien ça tombe bien car c’est ce qui va se passer dans M-1 3/4 J-58 etc... autrement dit dans à peu près 2 mois et pour être plus précise car oui, je peux le faire et d'ailleurs trop facile c'est marqué dessus, du 27 juin au 1 juillet.

 Et pour l’occasion, ce n’est pas 1, ni 2, ni 4, ni 5, pas plus que 6, 7 ou encore 8 et même pas 9, mais bien 3 car si vous avez bien suivi c’est le seul chiffre que je n’ai pas cité, oui ce seront TROIS auteurs voltés qui envahiront notre espace grenoblois.

 Et non contents de nous faire profiter de leur présence, ils vont également vous parler et parce que, aaatention, rien n’arrête des gars comme ceux-là, ils pourraient même écrire dans vos livres et laisser une marque indélébile accompagnée d’un souvenir impérissable plus communément appelée dédicace. 

 Je sens que vous trépignez voire que vous êtes en train d’arracher vos vêtements devant l’imminence de la déclaration, car en effet, qui, oh oui qui donc sont-ce-t-ils qui vont venir?


 Tenez-vous bien car La Volte nous livrera Messieurs...
                             
 Jacques Barbéri, David Calvo et Alain Damasio.

 Un bonheur ne venant jamais seul, ils ne le seront pas non plus. D’autres petits camarades de jeu se seront disséminés dans Grenoble saurez-vous les retrouver? Ainsi outre notre grenobloise Senyphine, il y aura Vincent Gessler, Gilles Francescano, Aalehx, Etienne Barillier, Marie Pavlenko, Mahyar Shakeri, Rémi Le Capon, et Ben.

 Pour tout savoir sur ce superbe évènement, vous renseigner sur les auteurs, savoir quoi regarder, qui aller écouter et comment éviter de se faire dévorer (si si nous aussi on aura notre zombie walk!), le site du festival est ici et celui de l’association des Rêv’Ailleurs sans qui (c’est comme pour les oscars!) rien de tout cela ne serait possible, est .

 Alors, heureux(-ses)?

21 avr. 2012

Pas de panique, pensez Punk Spirit!


 C’est l’heure d’aller voter! Oui, je sais, c’est un peu comme l’apocalypse, régulièrement, on nous remet ça!

 Alors, pour coller à l’ambiance, quoi de mieux que ce petit recueil de nouvelles : Appel d’air chez ActuSF.


 Intriguantes et toujours d’actualité, ces micro-nouvelles tournent autour de sujets tels que la sécurité, les sans papiers, les libertés individuelles, le chômage, le tout parsemé de petites pointes d’humour (noir?) comme par exemple cette suite de définitions données par Alain Damasio, les mentions légales made by Catherine Dufour ou encore cette démonstration par l’absurde que la gratuité c’est du vol par Roland C. Wagner.

 Une belle pléiade d’auteurs, dont vous trouverez la liste complète ici, pour un très bon recueil à mettre entre toutes les mains. 

 A noter que la nouvelle de Stéphane Beauverger fait l’objet d’une adaptation en court métrage. Un projet intéressant à consulter et à soutenir ici.

 Et quoiqu’il arrive, n’oubliez pas votre Punk Spirit!










P.S. : vous noterez à quel point j’ai été sobre concernant Catherine. Je n’en ai absolument pas profité pour vous signaler que encore une fois preuve est faite que Catherine sait tout faire puisqu’elle sait aussi écrire des mentions légales. Pour ceux qui n’auraient pas suivi le fil de notre amour immodéré pour Catherine, ça se passe ici, ici et euh... ici.
Dimanche, votez Catherine!



CITRIQ

19 avr. 2012

Pour sauver un mouton, mangez un swiffer!

Clin d'oeil spécial pour Fati.


Et n'oubliez pas ce que le Maître a écrit :
Tout ce qui est or ne brille pas.







Pour sauver un arbre, mangez un castor!

Après le chef-d’oeuvre de David Calvo, un autre chef-d'oeuvre, visuel cette fois, le très beau court métrage "L'homme qui plantait des arbres" de Frédéric Back.


Adapté du livre de Jean Giono, raconté par Phillipe Noiret et incroyablement animé par Frédéric Back, ce film sorti il y a 25 ans est toujours aussi parfait aujourd'hui.

Petit clin d'oeil à Coriolis44 qui, elle aussi, part planter des arbres.


Salut, et encore merci pour le poisson.

4 avr. 2012

Le bonheur est dans le Néant.


  Chef-d'oeuvre: oeuvre majeure, parfaite dans son genre.



  Ce jour-là, Bracken serait bien resté sous sa couette. Mais un coup de fil va le tirer de son marasme et de ses nuits sans rêve. Dans l’école où il enseignait avant d’élire domicile sous ladite couette, Elliot, le concierge autiste et ami de Bracken, a disparu, volatilisé d’une pièce sans fenêtre et fermée de l’intérieur. Moufles aux mains, tortues sous le bras, Bracken devra partir à sa recherche.

  Il en va d’Elliot du Néant comme des rêves. On y entre lentement sans savoir ce qui nous attend et on en sort difficilement mais surtout à regret.

  Si on se dit souvent qu’un roman peut être fait pour soi, concernant Elliot du Néant (et cela pourra paraître prétentieux mais j’ose!), ce serait à envisager dans le sens inverse. Etes-vous fait pour ce roman?

  Car autant le dire tout de suite : non, ce n’est pas un roman qui plaira à tout le monde. Elliot du Néant ne fera que confirmer la réputation de David Calvo qui est celle d’un auteur parfois difficile à suivre. En effet, David Calvo ne nous facilite pas la tâche. Il va jusqu’au bout de son délire et advienne que pourra. Mais si vous acceptez de vous laisser embarquer par la poésie et la touche de folie d’Elliot du Néant, si vous acceptez de vous faire trimballer, ce roman pourrait bien alors devenir culte.

  Hypnotique, Elliot du Néant se lit comme les films de David Lynch se regardent. On a parfois l’impression de ne plus savoir où l’auteur nous emmène et on pourrait le relire indéfiniment pour trouver à certains passages un sens différent à chaque fois. Les évènements se succèdent comme dans les rêves, l’étrange ne surprend personne.

  On croisera une galerie de personnages tous plus délurés les uns que les autres, tel le proviseur Plouffe et son obsession de Mallarmé, le surveillant Fink et le professeur Cyldrid en conflit permanent au sujet des fées et de Dieu, les tortues et leur mémoire de 30 secondes, l’inaccessible Elliot, le morse Hinrik qui ne sait plus nager et le macareux Eigill qui ne sait plus voler, l’Islande et sa magie des anciens mythes et légendes et surtout l’omniprésence de Nik Kershaw et de sa chanson The Riddle. A la manière de la madeleine de Proust, vous ne pourrez plus jamais entendre cette chanson sans retomber dans le néant.

  Il y a quelque chose de notre imaginaire d’enfant dans la vision de Bracken, une touche de Lovecraft lorsqu’il est aspiré par la faille, un clin d’oeil à Alice au pays des merveilles quand il tombe dans le néant, le tout baigné dans une noirceur latente.

  Elliot du Néant fait partie de ces romans qui impriment une émotion sur le lecteur, comme une marque indélébile. Ses effets perdurent bien après la fin de la lecture et on se traîne alors une furieuse envie de se replonger dedans.

  Alors n’oubliez pas, plus que jamais, achetez La Volte, La Volte vous le rendra!

CITRIQ

2 avr. 2012

But alors, you are french?




 Un samedi passé aux quais du polar avec deux amies, c’est une superbe journée chargée en surprises et en fous rires mais surtout, ça envoyait du lourd, de l’homme, du vrai. 

 Parce qu’il faut reconnaître que quand vous croisez Deon Meyer dans les allées, vous n’avez pas franchement envie d’aller lui jeter à la tronche «are you talking to me?!!!». Il doit certainement frôler les 2 mètres et c’est une masse! Ce qui n‘empêche pas qu’une fois assis, plume à la main, il vous accueille avec un grand sourire et bafouille quelques mots de français pour vous remercier de lire ses romans. 


 Puis, on a trouvé Arnaldur Indridason qui, question taille, n’est pas en reste. Question talent et gentillesse non plus d’ailleurs. Et c’est là qu’on regrette de ne pas mieux parler anglais afin de pouvoir exprimer tout ce qu’on souhaiterait. J’ai songé deux secondes à lui offrir Elliot du Néant (pur bijou dont je reparlerai bientôt) en lui expliquant que ça se passe en Islande et ainsi pouvoir glisser un «Do you know La Volte?»  mais j’ai rapidement abandonné l’idée en me disant qu’il allait me prendre pour une cinglée (si tant est qu’il comprenne un traître mot à ce que je lui aurais dit!), voire appeler la sécurité.


 Côté fou rire linguistique, rien ne vaut Craig Johnson qui se débrouille très bien tout seul pour faire l’animation! Lorsque mon amie lui tend le livre pour dédicace, je me charge de prendre une photo (trouble je sais, on fait ce qu’on peut surtout avec un téléphone car évidemment on avait oublié de prendre l’appareil photo!) et là me remarquant, Mr Johnson finit de signer et demande ce que nous croyons être un «Are you together?». Mon amie, pétrifiée devant l’anglais, bredouille la première chose qui lui vient, c’est-à-dire un «no» super rapide, genre «we are just friends»!! Merci copine, dis tout de suite que je te fais honte! Il nous a fallu cinq minutes pour comprendre qu’en fait, il voulait nous proposer de faire une photo de lui et elle, ensemble!


 Patricia MacDonald super sympa et qui devrait dire à son éditeur Albin Michel de changer sa photo sur ses livres car les cheveux courts lui vont bien mieux. Au sujet de Patricia, c’est l’occasion d’un nouveau fou rire avec mon autre amie (pour une fois que ce n’est pas moi qui fait des conneries!) qui s’était fait dédicacé un MacDonald pour sa mère et alors que nous partons déjeuner, elle nous dit «j’espère que ma mère va aimer, elle était fan des premiers Kay Scarpetta». Et moi de lui répondre «sauf que Scarpetta c’est Patricia Cornwell». Et là, réaction «Putain qu’est-ce que j’ai acheté à ma mère?!». 


 Une petite conférence sur l’histoire de la violence avec Maud Tabachnik, Donald Ray Pollock, Larry Fondation, et Jerry Stahl. Intéressant, surtout Jerry Stahl. Lorsqu’il vous regarde, vous avez juste envie de lui donner tout de suite les clefs de la voiture, votre portefeuille et votre meilleure amie qui vous accompagne avant de vous barrer en courant.

 Et puis soudain, alors qu’on arpente l’allée centrale, mon regard s’arrête sur un auteur en pleine dédicace. Paul Cleave. Alors que mon amie ne retient qu’une seule chose «putain qu’il est beau!», je ne retiens que le fait qu’étant persuadée qu’il ne serait pas là le samedi, je n’ai pas pris mes livres! Qu’à cela ne tienne! Nous revoilà à prendre chacune un poche pour ne pas repartir sans notre petite dédicace. Et en plus d’être beau (oui même moi je le reconnais), il est vraiment gentil. Ou timide. Ou alors lui non plus n’a rien compris à ce qu’on a dit! 


 Question beaux gosses, il y a ce qu’il faut. Marin Ledun, Antonin Varenne, Victor Del Arbol mais surtout celui qu’on a attendu toute la journée Caryl Férey. Mon amie est raide dingue de lui, elle envisage une seconde de le demander en mariage mais se contente de faire tomber sa bouteille d’eau lorsqu’il lui demande si elle l’a déjà lu. Ok, belle entrée en matière mais on retentera le coup une prochaine fois! 


 Côté fille, il y a Elsa Marpeau, plutôt classe il faut le dire. Sinon, il y avait moi mais comme j’étais là incognito, on ne m’a pas vu.
 Sinon en vrac, nous avons vu Michael Connelly et sa file d’attente de 50 mètres, Tim Willocks (encore une carrure impressionnante), Lee Child (mais ils sont tous grands ces états-uniens ou c’est nous qui sommes petites!), Carlos Salem, Philip Kerr, Frank Thilliez, Jacques Expert, Bertrand Tavernier... etc...

On remet ça l’année prochaine avec un appareil photo digne de ce nom et un anglais digne de Craig Johnson!