Seulement dans des livres, comme vous dites. Seulement! Les livres ne peuvent jamais être seulement ; ils peuvent seulement être toujours.
Jeff Noon

10 oct. 2011

Catherine Dufour est une déesse . . . devenons ses prophètes.





  A l’occasion de la sortie en poche de L’Accroissement Mathématique du Plaisir dans la collection folio sf (remercions les puissances de l’invisible qui nous ont permis d’échapper à une couv de Jackie Paternoster, oui oui, celle-là même qui avait déjà défiguré Le Goût de l’Immortalité dans l'édition Livre de Poche), parlons un peu d’un de mes auteurs préférés, Catherine Dufour.

  Attention, le texte qui suit est la retranscription librement adaptée d’une conversation entre moi-même et Kiki43, conversation évidemment surveillée par la CIA, le FBI, la DGSE, le MI6, l'ANPE, bref par toute organisation au nom créé par des gens jaloux et dépités de ne pas avoir été embauchés pour Les Chiffres et les Lettres.



-Catherine Dufour est une déesse.

-...hum...

-Non, c’est pas des conneries! Catherine peut tout faire. Catherine est omnipotente. Donc Catherine est une déesse, je ne vois pas d’autres explications. Bon, par exemple, prends L’Accroissement Mathématique du Plaisir. C’est sans conteste le titre le plus accessible de Catherine Dufour. Parce que ce sont des nouvelles. C’est bien les nouvelles.

-Ouais, c’est vrai. J’aime bien quand c’est court.

-Je sais. Ta femme m’en a déjà touché deux mots d’ailleurs.

-...!!rrrrr...

-...euh non, c’était peut-être pas ta femme en fait, je dois confondre mais euh... passons. Revenons à Catherine. Donc L’Accroissement Mathématique du Plaisir c'est tout simplement génial parce qu’il donne une idée de l’étendue du talent de Catherine Dufour. C’est un peu comme un panier garni...

-Y a un saucisson avec?

-...bon ok oublies cette image s’il te plaît. Passons. Disons que lire L’Accroissement Mathématique du Plaisir c’est comme entrer dans un kaléidoscope d’histoires qui sont autant de facettes d’une même image : le talent à l’état pur. 

-Mouais, admettons.

-On y trouve de tout dedans, de la sf, du fantastique, de la fantasy, de la littérature blanche, de l’humour, de la poésie, du trash, du noir, etc...etc... 

Avec l’Immaculée Conception, Catherine sait même aider ceux qui hésitent à avoir des enfants à prendre leur décision. Bon, par contre, c’est quand même déconseillé aux femmes déjà enceintes, surtout celles sensibles genre «mes hormones me poussent à être toute douce, à demander des fraises et à dire des conneries lors de la remise des oscars style je remercie mon amour pour m’avoir donné le plus beau rôle de ma vie». C’est là qu’on se rend compte que pour certaines, être enceinte, c’est réellement une maladie.

Sinon, il y a Je ne suis pas une légende où Catherine prouve que tous les vampires ne sont pas style beau gosse avec le regard par en-dessous et absolument aucune arrière pensée sexuelle. C’est vrai quoi, un vampire sans le sexe, c’est quoi?  


-Notre patron?

-Ok. C'est pas faux. Passons. Il y a aussi un hommage à Poe et comme Catherine est si douée, on a l’impression de lire du Poe. Non, parce que ce qu’il faut que tu saches, c’est que Catherine a vraiment un style très personnel donc quand elle fait du Catherine Dufour, tu la reconnais tout de suite. Tu sais que c’est elle. Mais quand elle se met à la place d’un autre auteur, c’est un peu comme si elle entrait dans sa peau. Ouais c’est ça! C’est comme dans Men in Black, c’est Catherine avec une peau d’Edgar! 

Et puis, il y a un hommage à Bukowski, à Kurt Cobain et un clin d’oeil à Peter Pan et à Alice. Eh! Imagines si Catherine rendait hommage à Bukowski qui réécrirait Peter Pan à la manière de Poe en écoutant Nirvana, assis au fond d’un trou après avoir bouffé du lapin, ça donnerait quoi?

-Parfois tu me fais peur, tu le sais?

-Mais non! Tu dis ça parce que t’es en colère! Tu penses encore à ta femme,...euh bref, passons. Après L’Accroissement Mathématique du Plaisir, pour rester sur l’humour à la Catherine Dufour, il faut lire sa série de fantasy Quand les dieux buvaient qui est une preuve s’il en fallait, qu’il n’est nul besoin d’être anglais pour être drôle.

-Oh mais il y a toi aussi! Ah non, c’est vrai, toi tu ne comptes pas! Si on en croit ta mère, tu viens d’une autre planète. Mais,... tu crois qu’ils reviendront un jour te chercher? Avec E.T, c’était pas si long, non? Si?...Hein? Qu’est-ce que tu en penses? Tu veux qu’on en parle?

-Ok, passons. Donc, avec le cycle Quand les dieux buvaient, Catherine a imaginé ce qui se passait après le «et ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants». Bref, on se marre bien et en plus, il y a des princesses lesbiennes, de l’alcool, un sorcier con comme une porte et plein d’autres choses!

                         

-Catherine sait également écrire des romans de pure ambiance. Délires d’Orphée revisite... et bien le mythe d’Orphée, ça tombe bien c’est marqué dessus. Un objet mythique a disparu et Senoufo Amchis va tenter de le retrouver. L’histoire est toute en lenteur ,  l’écriture hypnotisante et on s’y retrouve vraiment dans ces rues sombres et brumeuses.



  Mais sinon, après tu peux passer carrément au niveau supérieur, tu peux toucher du doigt le Beau, le Grandiose! Oui je sais que tu lis en suivant avec ton  doigt! Bref, il faut lire Le Goût de l’Immortalité (Grand Prix de l’Imaginaire 2007 ainsi que Prix Rosny Aisné 2006, Prix Bob Morane 2006 et Grand Prix de la Science-Fiction Française 2007) et Outrage et Rébellion qui sont typiquement le genre de texte «ça passe ou ça casse». Par contre, si ça passe, tu te prends une grande claque. Ce sont des textes exigeants et qui se méritent donc pas pour les lecteurs feignants à qui on doit donner toutes les explications.

-Ça ne me fait pas peur, j’aime quand c’est dur... difficile! Je voulais dire difficile. 

-...

-Et laisse ma femme tranquille! Donc, Catherine...

-Ok. Donc, la construction de ces deux romans est particulière. Le Goût de l’Immortalité est construit comme Les Mémoires d’Hadrien, une longue confession. On apprendra de la narratrice toute sa vie mais surtout sa découverte de son immortalité et du prix à payer. C’est également l’occasion de décrire une société violente et décadente dans laquelle les humains n’ont presque plus de limites à leurs fantasmes et obsessions. Les 4 prix remportés par Catherine pour ce roman devraient suffire à convaincre tout curieux d’y jeter un oeil.





  Outrage et Rébellion quant à lui est la biographie d’un personnage (Marquis) à travers le témoignage de tous ceux qui l’ont connu. Catherine s’est inspiré pour cela du livre Please Kill MeOn suit un groupe d’adolescents enfermé dans une pension de luxe et qui n’a rien d’autre à faire que fumer, baiser et surtout faire de la musique. Outrage et Rébellion, c’est la musique contre la dictature. Bon alors c’est sûr que si tu aimes les bisounours, André Rieu et les histoires qui finissent par «et ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants», Outrage et Rébellion n’est définitivement pas pour toi. En revanche, si tu aimes les gros mots, les musiques expérimentales ou si tu es curieux par nature alors n’hésites pas, laisses toi embrigader pour Outrage et Rébellion.



-Tu m'intéresses de plus en plus.

-Sinon, Catherine sait aussi donner de très bons conseils pour écrire un best seller de fantasy et parler de son métier comme personne.


-Ooohhh...

-Catherine sait également répondre aux cons et donner des interviews en ligne ou pas.


-Aaaahhh...

-Catherine sait écrire des postfaces et aussi vous donner envie de ne pas lire Twilight.

-Ouah! Mais...elle sait tout faire cette Catherine!

-Mais c’est qu’est-ce que j’essaie de te dire depuis une heure! Catherine Dufour est une déesse...

-...devenons ses prophètes.